Depuis sa création, la Fondation a alloué plus d’un millier d’appuis urgents et opérationnels pour protéger et soutenir les défenseur-e-s, groupes et ONG de défense des droits de l’Homme. Le montant global alloué s’élève à près de 17 millions d’euros :
- 567 subventions ont été allouées dans l’urgence pour protéger la vie de ces acteurs pour un total de 3 millions d’euros (une moyenne de 5 347 euros par subvention) ;
- 663 subventions ont été allouées pour renforcer les capacités opérationnelles et la professionnalisation de ces acteurs pour un total de 13 millions d’euros (une moyenne de 20 746 euros par subvention).
L’activité de la Fondation s’est considérablement développée au cours de la période 2005-2020:
Depuis 2011, 73% de ses interventions ont eu lieu dans des pays où se déroulent des conflits armés ou dans des environnements hostiles, comme la Syrie, la Libye, l’Égypte, l’Algérie, Israël et le Territoire palestinien occupé. Grâce à la prise en charge des soins, de l’aide juridique et de leur réinstallation à l’étranger, plus de 300 défenseur-e-s ont pu échapper à des menaces de mort en Syrie, en Libye et en Égypte. 241 organisations de défense des droits de l’Homme confrontées à des mesures arbitraires de suspension de leurs activités ont pu conserver une présence physique et mettre en place des plans de repli pour rester opérationnels dans ces pays et à l’étranger. En conséquence, des dizaines d’associations syriennes sont devenues des sources d’information crédibles pour la communauté internationale et les médias sur les développements et les violations en Syrie. Aujourd’hui, ces organisations collaborent avec les mécanismes de l’ONU et lancent des enquêtes sur les crimes internationaux commis en Syrie et des poursuites en Europe contre les auteurs présumés sur la base de la compétence universelle. La Fondation a également contribué à la formation de plusieurs groupes de victimes, composés de survivant-e-s et de proches de victimes de disparitions forcées et de détentions arbitraires, qui ont élaboré ensemble une feuille de route visant à établir une justice centrée sur les victimes. Plus d’un millier de défenseur-e-s, de journalistes, de manifestant-e-s pacifistes, d’artistes et d’étudiant-e-s sous le coup d’accusations fabriquées et de procès iniques devant des tribunaux civils et militaires en Égypte ont bénéficié d’une représentation judiciaire gratuite. Un groupe de défenseur-e-s libyens a également mis en place un réseau dont le but est de renforcer la coordination en dehors de la Libye et de présenter des recommandations conjointes à la Mission d’Appui des Nations unies en Libye et au Haut-Commissariat aux droits de l’Homme dans le cadre du dialogue politique et de la protection des défenseur-e-s.
25% de ses interventions ont permis de prendre en charge les frais de fonctionnement d’initiatives nouvelles ou innovantes qui agissent principalement auprès des populations vulnérables au Maroc et en Tunisie pour lutter contre la marginalisation et les discriminations, et pallier aux carences en matière de protection de leurs droits. Depuis 2011, la Fondation a soutenu plus d’une centaine d’initiatives émergentes de la société civile tunisienne et marocaine agissant en dehors des capitales. Plusieurs de ces initiatives ont, par exemple, fourni des lectures critiques des projets de constitution, proposé des recommandations pour légiférer contre les violences faites aux femmes et le racisme, et elles ont fourni des recommandations sur la manière de réformer le système éducatif, les médias, le secteur de l’emploi ainsi que l’abrogation des dispositions discriminatoires du code pénal et la création d’une institution de régulation du secteur audiovisuel en Tunisie. D’autres initiatives ont mis en place des unités de soutien, comme des centres d’accueil pour les femmes rurales victimes de violence et de discrimination, et des clubs de citoyenneté pour les enfants et les jeunes, en partenariat avec des institutions publiques, afin de donner à des milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes les moyens de connaître leurs droits et de jouer un rôle actif dans leur défense. Enfin, la Fondation a soutenu la création de plusieurs associations de migrants et la formation de coalitions au niveau national afin de protéger le respect de leurs droits, de leur fournir une assistance et de suivre les recommandations visant à améliorer leur intégration et leur accès aux services sociaux (santé, éducation et justice, entre autres).