Depuis sa création, la Fondation a apporté un appui à 870 défenseur-e-s, groupes et ONG de défense des droits de l’Homme. Le montant total des subventions allouées est de 11 millions d’Euros:
- 400 subventions ont été allouées dans l’urgence pour protéger la vie de ces acteurs pour un total de 2 millions d’Euros (une moyenne de 5 681 Euros par subvention) ;
- 434 subventions ont été allouées pour renforcer les capacités opérationnelles et la professionnalisation de ces acteurs, dont 69% travaillent dans des régions enclavées, pour un total de 9 millions d’Euros (une moyenne de 18 437 Euros par subvention).
L’activité de la Fondation s’est considérablement développée au cours de la période 2005-2018:
Depuis 2011, 73% de ses interventions ont eu lieu dans des pays où se déroulent des conflits armés ou dans des environnements hostiles, comme la Syrie, la Libye, l’Égypte, l’Algérie, Israël et les Territoires palestiniens occupés. Grâce à la prise en charge des soins et de leur réinstallation à l’étranger, par exemple, plus de 200 défenseur-e-s ont pu échapper à des menaces de mort en Syrie, en Libye et en Égypte. Cent onze organisations de défense des droits de l’Homme confrontées à des mesures arbitraires de suspension de leurs activités ont pu conserver une présence physique et mettre en place des plans de repli pour rester opérationnels dans ces pays et à l’étranger. Des dizaines de groupes syriens de défense des droits de l’Homme sont ainsi devenus les principales sources d’information de la communauté internationale et des médias sur les violations commises en Syrie. Ils ont aujourd’hui recours à la compétence universelle et collaborent avec les mécanismes des Nations unies pour rendre justice aux victimes. Plus d’un millier de défenseur-e-s, de journalistes, de manifestant-e-s pacifistes, d’artistes et d’étudiant-e-s sous le coup d’accusations fabriquées et de procès iniques devant des tribunaux civils et militaires en Égypte ont bénéficié d’une représentation judiciaire gratuite. Un groupe de défenseur-e-s libyens a également mis en place un réseau dont le but est de renforcer la coordination en dehors de la Libye et de présenter des recommandations conjointes à la Mission d’Appui des Nations unies en Libye et au Haut-Commissariat aux droits de l’Homme dans le cadre du dialogue politique et de la protection des défenseur-e-s.
25% de ses interventions ont permis de prendre en charge les frais de fonctionnement d’initiatives nouvelles ou innovantes qui agissent principalement auprès des populations vulnérables au Maroc et en Tunisie pour lutter contre la marginalisation et les discriminations, et pallier aux carences en matière de protection de leurs droits. Depuis 2011, la Fondation a soutenu plus d’une centaine d’initiatives émergentes de la société civile tunisienne et marocaine agissant en dehors des capitales. Plusieurs de ces initiatives ont, par exemple, fourni des lectures critiques des projets de constitutions, proposé des recommandations pour légiférer contre les violences faites aux femmes, pour réformer le système d’éducation, le secteur de l’emploi, pour abroger les clauses discriminatoires du code pénal et pour établir une institution de régulation du secteur audio-visuel en Tunisie, entre autres. Elles ont aussi permis la formation de coalitions et sensibilisé des milliers de femmes et de jeunes aux droits économiques et sociaux, ouvert des centres d’accueil pour les femmes rurales, victimes de violence et de discriminations, et des clubs de citoyenneté pour les enfants et les jeunes, en partenariat avec les institutions publiques.